Jean-Félix Lalanne, le virtuose
C’est très difficile quand on devient professionnel de garder cette fraicheur de l’amateur, par rapport à la musique parce que tout simplement on rentre dans des conceptions qui sont complètement paradoxales, l’argent et la musique, la composition et la liberté. Et moi j’ai toujours eu peur de ça et j‘ai toujours voulu garder cet esprit d’enfant que j’avais, qui était de faire de la musique sans enjeu, avec la simple envie d’en faire donc, mes détracteurs pourront dire que j’ai été dispersé, ceux qui m’aime pourront dire j’ai été éclectique, en tout cas je n’ai jamais fais aucun plan de carrière j’ai toujours fais ce que j’ai voulu au moment ou j’avais envie de le faire.
La musique est un prétexte à vivre des expériences, tant humaines que artistiques, c’est un moyen de rencontrer des gens, et du coup d’élargir à la fois son cercle d’ami et des gens avec qui on est bien . Pendant très longtemps je pense que tous les musiciens doivent vivre ça, on est axé sur son instrument, on est tourné vers son instrument et on installe une espèce de rapport privilègié entre son instrument et soi pour quelque chose d’assez finalement nombriliste on va dire parce qu’on est en train de développer sa musique, sa technique, on a cette espèce de rapport permanent avec son instrument, puis a un moment donné on relève la tête, et plus on grandit et plus on vieillit, plus on se rend compte de ça et on se rend compte que finalement le rapport n’est pas là mais il est vraiment tourné vers l’extérieur et que la guitare est quelque chose qui permet de s’ouvrir aux autres et de recevoir des autres.
On se rend compte que finalement on a beaucoup de chance, et par la musique on a la possibilité de s’ouvrir au monde entier, indépendamment des barrières de langages des barrières culturelles, de tout ça quoi, c’est vraiment un privilège.
La vrai référence pour un artiste, c’est le Talent et ce n’est pas qui on est mais ce qu’on fait, contrairement à ce que certains pensent que l’on commence à avoir du talent lorsqu’on accède a une certaine notoriété.
Pour faire carrière, avant tout se faire plaisir, il faut vraiment commencer par ça, il n’y a rien qu’on ne peut construire dans la musique qui ne passe pas d’abord par le plaisir, allez grappiller partout, tout ce qu’on aime, être un élève actif et pas passif, aller vers ce qu’on a envie de faire , d’illustrer, et puis surtout, une fois que l’on a digérer plein de choses après se mettre très vite à composer, en ayant jamais peur de faire quelque chose de moins bien que ce qu’on entend, parce que au début c’est normal de faire moins bien que ce qu’on entend parce que l’on ne peut pas avoir une expérience avant de s‘informer, par contre s’illustrer tout de suite en tant que compositeur, c’est une façon déjà de dépasser l’instrument, c’est une façon de sortir de l’instrument pour rentrer dans la musique, je vois vraiment la guitare maintenant comme un moyen de faire de la musique au delà de faire de la guitare.
Je sais que je peux vivre ça maintenant du fait que je me suis mis très vite à composer.
La place de la musique , comme toute forme d’art, c’est donner la possibilité aux gens de sortir du concret, dans lequel ils sont en permanence, d’avoir une autre perception du monde, qui est beaucoup moins binaire, en ce sens que nous, en tant que musiciens on est vraiment privilégié parce que justement on a cette perception en permanence, c’est a dire qu’il y a un endroit ou on ne craint jamais les peines ou les souffrances, c’est dans la bulle dans laquelle on est quand on fait de la musique et je pense que pour ceux qui ne sont pas musiciens et qui écoutent de la musique qui les touchent, ça doit permettre de faire la même chose.
C’est vraiment une façon virtuelle de voir le monde et la vie.
Entretien sur Guitare TV .com Le 24 Nov. 2015
MARC LONCHAMPT
Français né à Lyon, d'origine sicilienne, élevé par un beau père manouche, Dominique Di Piazza débute la basse électrique en 1979. Au fil du temps, il réussit à se dégager de l'influence omniprésente qu'avait Jaco Pastorius dans ces années là, pour créer son propre style.
En autodidacte, il rajoute à la basse 4 cordes, une corde aiguë et crée sa propre technique de main droite en utilisant le pouce, l'index et le majeur, ce qui lui permet de développer un jeu tout en accord et lui donne une virtuosité et une précision unique au monde. C'est ce style que l'on peut entendre dans « Marie » pièce phare pour basse solo des années 90, issue de l'album « Que alegria » de John McLaughlin.
Cette manière d'utiliser la main droite, va donner naissance à la fameuse technique du « four?finger picking » qui va être adopté en Europe et aux USA, par de nombreux bassistes de la nouvelle génération tels que Matthew Garrison, Adam Nitti ou Hadrien Feraud, entre autre.
Sa grande connaissance du Be?bop, ses influences manouches et néo?classiques, son lyrisme et son sens très développé de l'harmonie font de lui un des bassistes le plus innovateur dans le domaine de la musique actuelle.
Dominique Di Piazza débute sa carrière en 1982 au « Hot Club » de Lyon, notamment avec Michel Pérez (g). En 1986, il s'installe à Paris et tourne avec Didier Lockwood (v), André Ceccarelli (drs) et Gordon Beck (p). En 1987, il intègre la tournée européenne de Gil Evans et le Big Bang Lumière de Laurent Cugny, qui se soldera par l'enregistrement de l'album
« Santander » (Prix de l'Académie Charles Cros).
En 1989, il participe à l'album « Padre » en trio avec Jean?Pierre Como (p) et Stéphane Huchard (drs). En 1991, Dominique devient membre du « John McLaughlin Trio » aux côtés de John McLaughlin (g) et Trilok Gurtu (percussion). Après une tournée mondiale de plus de 300 concerts, l'album « Que alegria » sort en 1992. John McLaughlin dira de lui : « Son talent est immense, c'est l'un des plus grands bassistes au monde ».
Cette même année, Dominique enregistre également un titre avec Michel Petrucciani (p) dans l'album « The First » de son frère Philippe Petrucciani (g) aux côtés de Victor Jones (drs). En 2000, création du Trio Front Page avec Bireli Lagrene (g) et Denis Chambers (drs). Ils tournent à travers toute l'Europe et enregistrent « Frontpage » leur album éponyme, qui obtiendra en 2001 une Victoire de la Musique pour le meilleur album jazz de l'année.
Pédagogue passionné, Dominique Di Piazza enseigne la basse et l'art de l'improvisation depuis de nombreuses années au Music Academy International (M.A.I) à Nancy (France), et anime des master?class dans le monde entier. Il apparaît dans le recueil de solos des plus grands noms de la basse « Concepts for bass soloing » écrit par Chuck Sher et Marc Johnson (www.bassbooks.com) et dans « The European Real Book » (www.shermusic.com) pour sa composition « Living Hope » (Front Page Universal music 2000).
Dominique joue sur les amplis Markbass. « Pendant longtemps j'ai cherché un ampli qui ne coloriait pas mon son » explique t-il. « La plupart des bons amplis sont encombrants et difficile à transporter, mais bravo a Marco, le concepteur de Markbass , avec ma tête d'ampli Little mark tube et l'enceinte Traveler 102P, j'ai à la fois un son non coloré et un matériel transportable ! »
Il est aussi le concepteur d'un chevalet spécial, en collaboration avec le luthier Mike Sabre, permettant d'obtenir un son «fretless» sur une basse frettée, enregistré pour la première fois sur le morceau « Seven up » (cd « Wait and see » de Michael Blass 1993)
Sa sincérité, son style unique, son ouverture sur les musiques du monde, le garde au premier rang de la scène musicale internationale.
Contact :
Par mail: contact@dominiquedipiazza.com
Par téléphone: +33(0) 637 09 90 80 ?
www.dominiquedipiazza.com
www.myspace.com/dominiquedipiazza
né le 04 juillet 1961
Ce musicien autodidacte a très tôt été bercé par la musique, né dans une famille de musiciens, il choisit la guitare pour moyen d'expression. Naturellement il écoute les guitaristes Corses qui l'entoure. Par chance ce sont des références: Antoine BONELLI, Paulo QUILICI.
Mais le choc du jeune musicien a lieu une nuit dans un endroit mythique, LE SON DES GUITARES à AJACCIO. Il entend un enregistrement d'un guitariste gitan, c'est pour l'adolescent, la révélation: ETIENNE BOUSQUET.
C'est le début d'une nouvelle histoire pour Jean Jacques GRISTI qui cherche par tous les moyens à tout savoir sur la guitare de ce fabuleux BOUSQUET.
A l'âge de onze ans, Jean Jacques GRISTI, était reconnu comme un virtuose, il avait déjà joué avec TCHAN TCHOU, célèbre guitariste gitan, mais malheureusement suite à un terrible accident, il ne pourra plus toucher la guitare, une absence qui a durée douze longue année. Son poignet et sa main gauche semblaient condamnés par de profondes brulures. Après de multiples et délicates interventions et force de détermination, il a retrouvé ce que son entourage croyait perdu, sa force, sa sensibilité et la précision de ses doigts sur le manche.
Autre rencontre déterminante pour Jean Jacques: DJANGO REINHARDT, une musique si proche de ce qu'il connait déjà. Il se lancera à la découverte de l'œuvre du maitre et forme un trio de guitares pour rejouer ce jazz manouche qui lui correspond tellement: spontanéité, swing, musicalité.
Jean Jacques GRISTI a ainsi joué avec les plus grands du style manouche. Hasard des rencontres: RAPHAEL FAYS, BIRELI LAGRENE, STOCHELO ROSENBERG, ANGELO DEBARRE, DORADO TCHAVOLO ET SANSON SCHMITT, FLORIN NICULESCU.
Il se lie d'amitié avec le fils de DJANGO, BABICK trop tôt disparu.
Il enregistre une musique de film pour TF1 au coté de Florin Niculescu, accompagné par l'orchestre philarmonique de Bucarest et s'est produit sur les plus belles scènes: MONTREUX, PATRIMONIO, CALVI, NICE.
En 1999, il s'installe à Ajaccio et fonde un trio et sort son premier album « LAURY ».
En 2003 le HOT CLUB DE CORSE est créé avec MARIUS APOSTOL(violon) DOMINIQUE CAROTENUTO (guitare) PAUL AIUTI (guitare) et JEAN MARC JAFET (contrebasse). 1 CD sortira en 2006.
en 2007 il créé le festival de COTI dans la région ajaccienne. En 2010 Jean Jacques GRISTI sort un hommage à BOUSQUET : « MEDITERRANEAN SWING »
Mediterranean Swing
Il n'est pas vraiment étonnant que Jean-Jacques Gristi rende aujourd'hui avec Mediterranean Swing un hommage au guitariste Bousquet. Enfant de la balle d'un père chanteur qu'il suit dans ses tournées, il a à peine 10 ans quand il rencontre le swing manouche en écoutant pour la première fois Bousquet dans un bar du côté d'Antibes... Cette musique ne le lâchera plus. Même lorsqu'encore gamin, un terrible accident qui n'est pas sans rappeler celui de l'illustre Django le condamnera à une longue et douloureuse rééducation : « en écoutant chaque jour les morceaux de Django, j'avais l'impression d'être plus léger, j'oubliais tout, mes cicatrices, ma vie ! » dit-il.
De Bousquet qu'il admire, on peut vraiment dire qu'il maitrise le style ; on n'a qu'à écouter la fulgurance de ses roulements, la soudaineté de ses accélérations ou encore sa reprise, très fidèle, de la Valse à Django pour en saisir l'évidence. Sans mimétisme, mais avec beaucoup de passion et de sincérité, Jean-Jacques Gristi reprend 9 titres sur 12 du mythique Hommage à Django que signa dans les sixties le célèbre gitan marseillais du "Son des Guitares" : la délicatesse d'un Nuages exemplaire, l'inspiration d'un Body and soul habité, la nonchalance de Yes I'm in love (signé de l'accompagnateur de Bousquet, Gérard Cardi) côtoient des morceaux plus rapides comme Japanese sandman, Daphné ou Minor swing prétextes à de réjouissantes démonstrations de virtuosité à la manière de... Un petit régal ! Aux côtés du guitariste, une excellente rythmique fidèle à l'album original et composée de Jean-Marc Jaffet (contrebasse), Paul Aiuti (guitare) et Jean-Luc Dana (batterie) assure un soutient parfait au leader ; et les chorus de Jaffet sont toujours bienvenus ! Avec humilité et passion, Jean-Jacques Gristi nous offre là un bien joli CD qui on le comprend vite, lui tient particulièrement à coeur... et conquiert aisément le notre.
1. Valse à Django (D. Reinhardt) 2'19 2. Yes I'm in love (Giraud Cardi) 3'28 3. Japanese sandman (R. Withing) 2'24 4. Evidencia (J.M. Jafet/J.J. Gristi) 4'14 5. Made in France (B. Lagrène) 2'14
6. Red roses for a blue lady (S. Tepper/R. Bennett) 2'14 7. Nuages (D. Reinhardt) 3'54 8. Daphné (D. Reinhardt) 2'07 9. Fate (R. Wright/G. Forrest) 2'16
10. Fou rire (R. Galliano) 3'06 11. Minor swing (D. Reinhardt/S. Grappelli) 2'17 12. Body and soul (E. Heyman/R. Sour/F. Eyton/J. Green) 2'35
Enregistré au Studio Ricordu à Bastelicaccia, Corse, en janvier 2010.
Musiciens : Jean-Jacques Gristi : guitare solo Paul Aiuti : guitare Jean-Marc Jaffet : contrebasse Jean-Luc Dana : batterie